Si vous m’aviez dit que je m’attacherais autant à un homme de 50 ans, le fils du diable et un wyvern kleptomane, j’aurais eu des doutes. Pourtant, c’est ce qui se produit quand vous lisez The House in the Cerulean Sea de TJ Klune. On l’a tous vu circuler sur booktok. Ce petit livre unique, un standalone fantasy magique et réconfortant à la couverture absolument magnifique.

Synopsis

En tant que travailleur social pour DICOMY, la vie de Linus Baker n’a rien de bien excitante. Jusqu’au jour où ses supérieurs lui confient une tâche de priorité #1 et de confidantialité #4. Sans plus de détail, Linus est acheminé sur une île où un orphelinat renferme six enfants magiques. Sa mission : déterminer leur degré de dangerosité, pour eux-même et pour le reste du monde. Les craintes de Linus s’estompent graduellement au fur et à mesure qu’il apprend à connaître les « sujets de son investigation ». Selon son expertise, ces enfants magiques demeurent exactement cela, des enfants, ainsi que le maître de l’orphelinat, Arthur Parnassus. C’est dans la joie, la peur, l’aventure et la confiance que Linus se voit confronté pour la première fois à la réalité cachée derrière les belles paroles de DICOMY. Ce n’est pas un orphelinat ordinaire, mais une famille qu’il découvre sur cette île mystérieuse.

Si vous avez lu mon review de 11/22/63, vous savez déjà que j’étais dans un reading slump après ce livre. Malheureusement, c’est The House in the Cerulean Sea qui en a souffert parce qu’il m’a pris plus de temps à lire que celui-là. Ce qui fait en sorte que je ne me fie pas réellement de mes premières impressions de ce livre.

Une lecture lente à démarrer

Je trouvais l’histoire lente à démarrer. Par contre, la lecture était fluide et rapide, donc je n’étais pas non plus ennuyée pas l’histoire. Au contraire, j’avais hâte d’entrer dans le vif du sujet, découvrir qui sont ces mystérieux enfants dangereux et leur maître non conventionnel.

Ce n’est qu’à la moitié du livre que je suis tombé en amour avec les personnages. Tout comme Linus tentant de se détacher d’eux, demeurer objectif dans le cadre de sa mission et combattant les liens uniques de confiance qui se forment avec chacun des enfants, c’était du scepticisme qui m’habitait pendant la première partie du livre. Tout a changé pour moi avec la scène d’exploration et la maison de Zoe, le point de non-retour.

Vous aurez compris que le trope du found family est un thème principal. Et comme dans une famille conventionnelle, il y a des moments où on adore certains membres et d’autres où on veut leur arracher la tete. Mais c’est la beauté du concept. Autant Lucy peut être énervant avec son intensité, autant on en l’échangerait pour rien au monde. La gêne de Sal est frustrante, mais on se battrait jusqu’à la fin des temps pour le rendre heureux. À une exception près : Theodore, il est parfait. Si précieux. J’ai presque pleuré lorsqu’il a finalement montré son nid et les trésors qu’il renferme à Linus.

Un petit livre sur des petits personnages; une histoire magique et magnifique; un lieu réconfortant dans un monde perturbé.

Il est magique, il est réconfortant, il est drôle : un petit livre bien pensé.

Ce livre est drôle! Je me suis surprise à plusieurs reprises à sourire et même à rire de vive voix, ce qui ne m’arrive pas souvent. C’est certain qu’avec des enfants comme personnages principaux, il faut s’attendre à des scènes touchantes ou mignonnes remplies d’humour. Je considère vraiment qu’il s’agisse d’un feel good, cozy book. Une lecture légère à apprécier lentement qui camoufle des enjeux bien réels cependant, mais de manière si douce et humaine qu’un enfant pourrait en faire la lecture.

« We all have our issues. I have a spare tire around my middle. His father is Satan. Nothing that can’t be worked out if we try hard enough. » (248)

Je me suis aussi sentie called out à un moment.

« He never understood those who woke up even before the sun had risen, donned their fancy expensive sneakers, and went running on purpose. It was most unusual. » (202)

Cette histoire m’a vraiment touchée. Elle rappelle aussi qu’il n’est jamais trop tard pour changer de direction, que ça ne veut pas dire que ce qu’on a accompli jusqu’ici n’a servi à rien. Linus a fait de son mieux durant toute sa carrière parce qu’il avait un idéal en tête, une vraie compassion. Oui, il a été un outil, un vecteur de DICOMY pour arriver à ses fins en ne sachant pas quel était l’impact réel de son travail. En quelques sortes, il fait parti du problème, il est le problème bien qu’il n’aie jamais voulu autre chose que le bien des enfants.

Malheureusement, le problème est plus grand que lui.

Il est largement dépassé par la machine détenant tout le pouvoir. Mais il a agit. Lorsque qu’il a réalisé l’erreur qu’il commettait depuis des années, il a mis son pied à terre et refusé de participer encore davantage. On ne peut pas le juger pour ses erreurs. C’est une belle histoire de développement et de courage.

Spoiler

J’aimerais finalement remercier l’auteur de son habileté à écrire un plot twist qui a du sens et qui est livré de bonne façon. On lit beaucoup trop souvent des chutes où le vilain révèle l’entièreté de son histoire et les détails de ses machinations au héros dans un long monologue comme s’il avait tout le temps du monde. C’est probablement mon plus gros turn off dans les thrillers. Qui fait vraiment ça dans la vie réelle? Je sais, c’est de la fiction, mais quand même.

Bref, tout ça pour dire que j’ai apprécié le chapitre 15 où Arthur explique son passé à Linus. Il a été succinct, efficace. Pas besoin de flafla et surtout, ce n’est pas un third act breakup. Merci! L’auteur nous présente cette révélation comme un plot point duquel on se nourrie pour poursuivre l’histoire et qui a un réel impact sur le dénouement de l’intrigue. Elle explique des choses et contribue à faire avancer le cheminement de notre héros.

Je réitère : un petit livre tout réconfortant et tout magique.

Si vous cherchez un petit livre réconfortant avec des éléments magiques, ne cherchez pas plus loin. Avec son histoire d’amour secondaire, vous serez charmé.

Note finale : 4/5

« I meant what I said. Liking you the way you are. I don’t know that I’ve ever thought that more about anyone I’ve ever met. » (248)

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