Les amateurs nostalgiques de The Hunger Games en vantent les mérites depuis un moment. C’est à mon tour de me laisser emporter. La série Red Rising, écrite par Pierce Brown, serait réminiscente de la populaire trilogie dystopique. Selon la communauté de booktok, le paysage martien ajouterait une touche nouvelle à une guerre de classes longuement étudiée.
Synopsis
Darrow est un red, un membre de la plus inférieure (ou presque) des couches de la sociétés. La hiérarchie le place en-dessous de tous, un véritable esclave au service des humains sur Terre. C’est pour l’humanité entière qu’il creuse les mines de Mars, afin de la rendre accueillante un jour. Un jour, une chance inouïe s’offre à lui : sauver les siens de l’esclavage. Pour cela, Darrow devra renier tout ce qu’il est aux yeux des autres couleurs et devenir ce qu’il déteste par-dessus tout. La colère de l’emprisonnement de son peuple et de l’assassinat de sa femme alimente sa soif de vengeance. Mais il ignore tout de ce qui l’attend dans l’arène où le jeu commencera bientôt…
Vous me pardonnerez je l’espère, mais je n’ai jamais lu les Hunger Games. Par contre, il est tout à fait vrai que j’ai vu beaucoup de ressemblances avec les films jusqu’à présent. Bien que je n’ai quasiment rien compris des 2 premiers chapitres, une fois le monde mis en place, l’intrigue est facile à suivre et devient moins intimidante. Donc si vous avez aimé The Hunger Games, l’attente en vaut le coup.
« Manners, manners, then burn their bloodydamn house to the ground. » (117)
Les 250 premières pages sont lourdes. Ce n’est que lorsque Darrow s’est associé à vous savez qui que j’ai réellement embarqué dans l’histoire. Au préalable, mis à part sa transformation, rien n’a suscité mon intérêt et j’ai même considérer abandonner ma lecture. Cependant, les dernières 100 pages sont excellentes et ça vaut le coup de continuer sa lecture.
De manière générale, ce qui me plaît de ce livre est la notion de lutte des classes et l’ingéniosité du jeu. Le fait que les dirigeants aient réunis la crème de la crème dans une arène énormissime afin d’y jouer au plus fort, j’ai aimé ça. Surtout que comparativement à ce dont on s’imaginerait, l’objectif n’est pas de s’y entretuer. L’intelligence de certains personnages est divertissante.
Cependant, l’intelligence a le dos large par moment…
Une chose qui me déplaît un peu, non par manque de divertissement ou satisfaction, est la télépathie que Darrow semble avoir. L’auteur écrit comme si toute l’armée de Darrow pouvait lire dans ses pensées. L’attaque sur la maison Apollo était épique, il n’y a aucun doute là-dessus. Je peux concéder qu’ils en avaient déjà discuté puisque Darrow a demandé à Sevro en combien de temps pourrait-il courir 3 km, mais lorsque celui-ci attaque Jupiter grâce à la cape d’invisibilité… J’ai de la difficulté à croire que tout ce qu’ils ont fait ait été discuté au préalable.
« I know they made me do this, yet it still feels like a choice. Like when I pulled Eo’s legs and felt the snap of her small spine. My choice. But what other choice was there with her? With Julian? They do this to make us wear the guilt. » (142)
Un élément très bien réussi par Pierce Brown dans Red Rising est la sens de justice et de recherche d’égalité qui pousse le personnage principal à agir. Il est question de lutte des classes, d’eugénisme et de darwinisme social (idéologie fort intéressante à étudier!). Le livre aborde directement une question malheureusement très pertinente encore aujourd’hui : la violence faite aux femmes.
Sans donner trop de détails ou de spoilers, j’ai aimé comment le personnage principal a géré la situation. Ça été fait de manière humaine envers la victime. Cependant, une partie de moi a détesté le fait qu’on instrumentalise la violence faite aux femmes. Selon moi, ç’a été une instrumentalisation parce que l’homme a bénéficier de la situation au final. En employant l’événement pour influer sur les dynamiques de pouvoir, on instrumentalise. Bien entendu, mon opinion comme la scène en question n’est pas blanc ou noir. Voilà simplement une réflexion qui m’est venu durant ma lecture.
Le prémisse du livre exprime bien la soif de justice, mais un autre facteur en fait augmenter la fougue.
La tricherie et les manigances pour arranger la victoire du fils du gouverneur ne sont pas surprenantes, quoique décevantes. À plusieurs reprises, je me suis demandé si les participants ne sont pas tous des membres de couleurs inférieures undercover. Que les dirigeants des maisons sont au courant. Que le but ultime du jeu soit simplement de se divertir. De voir jusqu’où ils peuvent pousser le désespoir. Jusqu’où ils arriveront à faire croire qu’un monde alternatif est possible. Faire croire que chacun se bat individuellement contre le système alors qu’en réalité, ils n’accomplissent rien. C’est un concept complotiste qui serait hyper intéressant à explorer.
Pierce Brown a-t-il été convaincant avec son premier roman Red Rising?
Puisque dans la semaine suivant la fin de ma lecture, je me suis surprise à penser à plusieurs reprises à Red Rising et à vouloir lire le second tome, j’augmente la note originale que je lui avais accordée.
Note finale : 4/5
Rendez-vous prochainement pour une nouvelle review. D’ici là, bonne lecture!