Toujours dans l’objectif d’ouvrir mes horizons, je me confronte à un mémoire québécois. Le livre à succès de Kim Thúy, Ru, est sur ma liste depuis longtemps. Non seulement m’a-t-il été recommandé par plusieurs membres de mon entourage, l’historienne en moi est curieuse de se pencher sur le cas d’une immigrante vietnamienne. Continuons ce mois de juin avec un livre de chez nous rédigé par quelqu’un qui a trouvé ici sa terre d’accueil.
Synopsis
Le mémoire est en fait une collection d’anecdotes et de courtes histoires dont le fil conducteur est le dépaysement et l’adaptation. À travers ses scènes décousues, passant du coq-à-l’âne, Kim Thúy nous propose de la suivre dans le développement de sa vie ici au Québec. Sous son regard d’enfant comme d’adulte, de femme comme de mère, Ru expose les défis de la vie de réfugié et des réponses aux questions qu’on ne se posent jamais lorsque notre terre natale et notre terre d’accueil ne sont qu’une.
En partant, j’aimerais mentionner que ce livre se li de façon fluide et rapide. Les pages défilent les unes après les autres à une cadence folle. Ce livre, c’est comme écouter son professeur d’histoire, captivé et bon orateur, raconter son parcours. Il est accessible, facile à comprendre. On a envie de le relire par peur d’avoir manqué des détails.
Un mémoire est une occasion de se regarder dans le miroir. Sans comparer sa vie avec celle d’un autre, il nous offre le cadeau de la perspective. Il ne juge pas. Il ne sermonne pas. Le mémoire fait vivre une deuxième vie, avec sa sagesse et ses conseils. Kim Thúy emploi Ru de la plus belle des façons. C’est-à-dire en nous montrant ce que c’est qu’être humain.
L’autrice Kim Thúy écrit ce qui lui vient du coeur, on ressent dans Ru un besoin de partager une histoire commune.
Elle décrit elle-même son livre comme une histoire collective. Une histoire des boat people, une histoires des réfugiés. Sa plume délicate et simple parle pour une génération. Elle ne désire pas parler d’elle publiquement, mais de ses semblables. Thúy l’accompli grâce à une série d’images poignantes et facilement détectables. La prose détient cet aspect poétique que j’aime qualifier de lyrisme familier. Les images évoquées ne sont pas les plus belles, mais on retrouve la poésie dans la manière d’être présentées. Dans ce sens, Ces Spectres Agités de Louis Hamelin est similaire.
Je recommande cette courte lecture à tous les Québécois, rien que pour saisir la main ouverte de l’autre.