Vous l’aurez compris par le titre de cet article. Aujourd’hui, je m’attaque à ce qu’il y a de moins bon dans le monde du livre. Cela comprend toutes les facettes imaginables : les livres mainstream, la communauté littéraire, les débats, les réseaux sociaux… Il y a beaucoup à déballer. Ceci dit, je critique en donnant ma propre opinion. Personne ne détient la vérité ou la morale absolue. On ne peut que débattre sur qui a raison. Alors voici ce qui constitue, selon moi, le problème avec booktok et les médias en termes de littérature.

Le danger du présentisme : un fléau contre-productif

Le premier gros problème avec booktok et celui qui m’irrite le plus. Les temps changent, les choses évoluent, les gens grandissent, les mentalités progressent. Je vois de plus en plus souvent des influenceurs (sur Tiktok 99% du temps) critiquer des livres car ils ne concordent pas avec les standards actuels. Ils rabaissent des romans et leurs auteurs car ils manquent d’inclusivité, de diversité ou de consentement. Ces éléments sont capitaux aujourd’hui, bien entendu. Mais lorsqu’on regarde les livres qu’ils critiquent, on réalise que leur écriture remonte au début des années 2000. No shit que les valeurs ne sont pas les mêmes!

Dans le même sens, critiquer les moralités des personnages alors que l’histoire se déroule à une époque lointaine n’a aucun sens. Ils reflètent les moeurs de leur temps. Cela ne fait pas d’eux des personnes amorales, seulement des individus de leur temps. Tant mieux si on peut collectivement identifier des personnages toxiques ou dépassés dans nos livres. Cela signifie qu’on a évolué comme société et qu’on demeure sur la même longueur d’onde. Si on se mettait à bannir tous les livres qui ne correspondent pas aux standards de perfection morale d’aujourd’hui, on n’irait pas loin. Alors cessons de rabaisser des livres pour en promouvoir d’autres.

Je vous encourage à émettre votre opinion respectueusement sur le problème avec booktok et les médias. Si vous ne diriez pas ces choses en plein visage à un proche, abstenez-vous. L’anonymat de l’écran nous fait faire des choses dont on n’est peu fier parfois.

La quantité > la qualité

De plus en plus d’influenceurs disent privilégier la qualité plutôt que la quantité et ralentir le rythme. Mais on ne peut ignorer l’hypocrisie de la chose : leurs revenus sont en corrélation avec la quantité de contenus qu’ils publient. Ce n’est peut-être pas un problème pour tout le monde. Ce que je sais, c’est que je préfère 1000 fois regarder un vlog d’un influenceur lisant un livre à la fois. De cette façon, il nous donne ses impressions au fur et à mesure en détail, rendant la chose beaucoup plus personnelle. À l’inverse, plus il y a de livres mentionnés dans un court laps de temps, plus je sens qu’on tente de me vendre quelque chose de médiocre.

Un autre élément mis de l’avant sur les réseaux sociaux est la vitesse de lecture. On en rit, mais on n’en rit pas vraiment. Écouter un livre audio sur une vitesse 3x n’est pas lire. Je me fous de ce que les gens pensent, ce n’est pas lire. Comprendre 1 mot sur 6 n’est pas lire. Tout comme sauter des paragraphes. Ou des chapitres. Pourquoi? Pour aller botcher un autre livre le plus rapidement possible? You do you, mais ne fais pas semblant que ta compréhension n’est pas affectée. Et ne vient pas dire que le livre manque de profondeur ou est trop deep.

L’épidémie du trope

Me faire décrire un livre rien que par ses tropes est la chose la plus ridicule que tu pourrais faire. Aujourd’hui, on semble plus obsédé par l’idée du cliché que par l’originalité. Donnez-moi des intrigues fascinantes, des chutes hallucinantes, des personnages véritablement complexes que je n’oublierai jamais!

Le problème avec booktok est qu’avec des vidéos de 30 secondes, la seule chose que tu puisses faire pour décrire rapidement un livre est de donner les informations de base. Mais tous les livres se ressemblent, se perdent.