Pour une raison obscure, Cleopatra and Frankenstein est un must read cette année selon moi.

Synopsis

Cleo, 24 ans, sort avec Frank, 40 ans. Grâce à lui, elle découvre la vie autrement. L’avenir que lui propose son parcours d’artiste peintre est incomparable à la sécurité que procure une vie avec Frank.

Certainement divertissant avec toutes les mésaventures qu’il implique, ce roman ne m’a pourtant pas captivée. Je souhaitais davantage. Davantage de sympathie pour ses personnages de ma part. Les idées de Coco Mellors me plaisent et son écriture m’amène à réfléchir et extrapoler à ma propre vie les situations qu’elle fait vivre à ses personnages. Il ne fait aucun doute que j’apprécie son style. Cependant, les récits de Cleo et de Frank tombent à plat pour moi. Je me vois aimer ce livre davantage éventuellement, d’abord parce qu’il adresse des problèmes de la vie quotidienne sans fla-fla auxquels tout le monde peut s’identifier. Mais pour cette première lecture, mon manque d’intérêt pour les personnages auxquels ces situations surviennent rend la tâche difficile.

La fiction littéraire est un genre avec lequel je me familiarise encore. D’ailleurs, dîtes-moi en commentaire quels sont vos livres préférés de ce genre! L’atmosphère que crée Coco Mellors avec son style d’écriture adaptable est envoûtant. J’aime qu’elle passe d’une narration un peu crue et simpliste à des monologues internes complexes. Ça ajoute une texture et de la personnalité à chaque personnage que le lecteur suit. De ce côté, je n’ai que des félicitations à lui adresser.

C’est un titre bien choisi celui de Cleopatra and Frankenstein, puisque les personnages sont loin d’être parfaits malgré les apparences.

Cleopatra and Frankenstein met en scène des personnages éclectiques mitraillés de défauts et d’imperfections. Lorsque ce n’est pas Frank qui consomme un peu trop, c’est Cleo qui laisse ses fantasmes l’emporter sur sa conscience. Si Zoe ne connaît pas de montée de lait à cause de sa susceptibilité de compétition, Quentin cherche à rendre le monde autour aussi misérable que lui-même. Ce style de portrait aide le lecteur à s’identifier aux personnages, à leur conférer une attitude humaine et contrecarrer leur caractère fictif. Plus ils s’éloignent de la perfection, plus ils s’encrent dans la réalité. J’admire cette stratégie chez les auteurs. Trouver des failles chez nos êtres chéris, le fruit de notre labeur, demande de l’autodérision en quelques sortes. Ces personnages sont une partie de Coco Mellors qu’elle nous partage avec vulnérabilité.

J’ai rarement lu une autrice qui accorde autant de place à l’imperfection chez ses protagonistes (pardonnez-moi mon manque de culture en matière de fiction littéraire/fiction féminine, j’y travaille). À vrai dire, je n’envie aucun des personnages de Cleopatra and Frankenstein. Peut-être était-ce trop poussé à l’extrême pour mon niveau, car je n’ai pas aimé ce livre autant que je le souhaitais. Ceci dit, j’admire les auteurs qui se dévouent à fignoler leurs personnages à ce point. L’aspect humain prend le dessus sur l’histoire active de façon toute aussi complète. Alors même si j’aime les personnages d’un point de vue artistique, j’arrive à reconnaître que je n’aime pas l’histoire plus que ça. Dans le cas de Cleopatra and Frankenstein, ce dévouement envers l’étude des comportements humains n’arrive cependant pas à truqué mon cerveau à passer outre le manque de structure de l’histoire par l’action.

Note finale : 2.75/5

Pour élargir mes horizons au genre de la fiction féminine, j’ai lu Lady Tan’s Circle of Women. Allez jeter un coup d’oeil à mes impressions!