Je maintiens l’opinion selon laquelle nos meilleure lecture sont celles qu’on repousse parce que j’ai ici l’exemple parfait. Je l’ai fait poireauté sur mes tablettes six mois avant de finalement l’ouvrir. Et devinez quoi, il s’est avéré être un cozy fantasy idéal pour découvrir Beijing dans le confort de mon salon. La prémisse d’une rivalité académique mélangée à un élément fantastique, le tout dans un pays étranger qui me rappelle tant de merveilleux souvenirs, quoi demander de mieux comme palet cleanser?
Synopsis
Alice Sun est une adolescente chinoise étudiant à l’élitiste pensionnat international de Beijing Airington. Elle ne s’est jamais réellement sentie à sa place parmi ses camarades de classe originaires d’influentes familles. Ce sont les nombreux sacrifices de ses parents et sa bourse d’étude qui lui permettent d’y étudier, redoublant le sens de responsabilité qu’elle s’octroie elle-même à sortir sa famille de la pauvreté. Lorsque l’argent devient un problème insurmontable et Alice se retrouvera bientôt à quitter le pensionnat, elle fait face à une nouvelle difficulté et devient invisible. Mais, alliée à son rival académique, elle trouvera une façon de rentabiliser ce pouvoir inédit. Qui ne sacrifierait pas une petite somme d’argent en échange d’informations obtenues à la manière des films d’espionnage américains?
Un élément que j’ai apprécié est que dès le premier chapitre, Ann Liang nous plonge dans le vif du sujet. Pas besoin d’attendre 50 pages avant que l’histoire commence. Parce que c’est une chose qui m’a frappée et fait réaliser à quel point ça rend la lecture agréable. Dès le deuxième chapitre, j’ai su que j’aimerais beaucoup cette aventure.
Rapidement, le style d’écriture de l’autrice m’interpelait à cause de la fluidité du texte et du vocabulaire, mais surtout de la nostalgie, la familiarité qu’il inspire.
Ça a rendu mon expérience de ce livre particulièrement touchante, c’est-à-dire qu’être plongé dans un univers, une culture, un mode de vie aussi familier m’a fait voyager comme jamais. Les références alimentaires spécialement ont suscitées de bons souvenirs. C’est avec un sourire sur le visage que je lisais les mots défilant devant mes yeux. Coup de cœur donc pour celles-ci. Ce court mais cozy fantasy promettait dès le début et j’étais ravie d’être transportée à Beijing pour l’occasion.
J’ai tendance à juger plus rapidement les livres YA que n’importe quel genre et je m’en excuse. Ce sont au contraire de bonnes occasions de revisiter des leçons importantes sur le développement personnel ou les relations interpersonnelles. Et c’est surtout lorsque je rencontre un livre comme celui-ci où de nombreux passages ont résonnées dans ma tête que j’essaie de me rappeler à quel point le genre YA n’est pas destiné exclusivement aux adolescents. Bien que les protagonistes principaux soient jeunes, ça ne veut pas dire qu’ils sont vides, qu’on ne leur ressemble pas. Au contraire, je me suis reconnue plus d’une fois dans leurs actions et façons de penser, parfois positivement, parfois négativement, mais toujours avec sincérité.
« I hate that this is always my first instinct : self-doubt, anxiety, the nagging feeling that I did something wrong. » (202)
Ça a été si simple de tomber en amour avec les personnages puisqu’ils sont relatable et oui, même s’ils viennent presque tous de milieux aisés. On reconnaît des gens de notre propre vie en eux, peu importe le milieu d’où ils viennent. On se rend compte qu’au fond, on est tous très similaire sur certains points inévitables.
If You Could See the Sun raconte une histoire sur le privilège, l’influence, le pouvoir, les sacrifices, l’honneur. Sans pour autant me prendre pour une experte, je considère qu’il s’agit d’un livre convenant parfaitement à la culture chinoise moderne; j’y ai reconnu les valeurs typiques, de sorte que l’histoire a un sens et se justifie tandis qu’elle aurait perdu en réalisme si sa terre d’accueil n’avait pas été la Chine. Beijing était le choix idéal pour une telle histoire.
« Do you only live for other people? Why do you care so much what they think? » (283)
Cette citation m’a particulièrement fait réfléchir à ces idéaux d’honneur et de valeur qu’on associe à la culture chinoise, dans sa hiérarchisation complexe, sa priorité pour les apparences. Je conseille à quiconque désirant lire un livre mettant de l’avant la culture chinoise d’inclure celui-ci sur leur liste.
If You Could See the Sun s’est révélé comme un cozy fantasy prenant place à Beijing qui fait du bien.
Je n’avais tout simplement pas envie que le livre se termine. Il me restait 60 pages et je redoutais de laisser les personnages partir. Je serais définitivement resté dans ce monde parallèle afin d’y vivre d’autres aventures. Vous savez, certaines personnes ont un comfort movie, ou un comfort meal? Ce livre feel comme un comfort book, une histoire cozy à revisiter de temps à autres lorsqu’on a envie d’évacuer notre propre vie l’espace de quelques heures.
Est-ce le meilleur livre au monde? Probablement pas. Est-ce un livre que tout le monde sans exception aimera? Non, définitivement. Est-ce que j’ai aimé chaque seconde? Absolument. C’est une lecture parfaite un après-midi d’automne pluvieux avec un matcha ou un café et une bonne couverture tricotée par ta grand-mère (i.e. une journée plus que parfaite). Je n’ai pas vu ce livre souvent sur booktok et si ce n’était que de moi, il y serait assurément! C’est pourquoi je le considère comme une bonne recommandation un peu hors du commun.
Note finale : 5/5
Je compte lire d’autres livres par cette autrice puisque le feel nostalgique et chaleureux de son écriture m’a vraiment plu et m’a transporté dans son petit monde. Attendez-vous donc à retrouver un review de This Time it’s Real éventuellement!
Laissez-moi savoir en commentaire si vous avez lu ce livre ou quelque chose de similaire et surtout ce que vous en avez pensé!