Je crois qu’on peut affirmer que pour le commun des mortels, l’histoire, c’est plate. L’histoire, c’est plate parce que ça concerne des gens morts, des événements passés, des tendances démodées. Des reliques, des antiquités, des choses terminées. Je ne blâme pas ces gens. Comme eux, j’ai reçu une éducation primaire et (au début, du moins) secondaire où l’histoire, on la résume à des dates et du par-coeur. L’enseignant nous répète des noms et des dates qui ne nous disent rien. Bref, l’histoire, c’est le cycle de Krebs des sciences humaines : on l’apprend (et la réapprend) au besoin pour l’oublier immédiatement. Si cette définition vous semble correcte, cet article, je le rédige pour vous. Je tenterai ici de démocratiser l’histoire et, qui sait, de la rendre agréable.

Démocratiser l’histoire, qu’est-ce que ça veut dire?

Lorsqu’on parle de démocratiser l’histoire, on veut dire la rendre accessible et cohérente pour tout le monde. Parce que les historiens et autres professionnelles des sciences humaines apprennent à la décortiquer à l’université, et donc à la comprendre. Mais qu’en est-il de ceux qui s’adonnent à d’autres domaines? Le risque devient que la seule histoire qu’ils feront sera grâce aux réseaux sociaux malheureusement. Ce qui signifie qu’elle sera teintée d’opinions personnelles, de désinformation, de manque de contexte ou de rigueur.

L’histoire devrait être accessible à toute personne qui s’y intéresse. C’est à ce niveau qu’interviennent les romans de fiction. À l’image du film Night at the Museum, l’Histoire prend vie grâce à la fiction. Ces personnages historiques décédés il y a longtemps reviennent à la vie. L’événement survenu il y a 100 ans arrive aujourd’hui même. Finalement, ces éléments de l’histoire ne sont pas si différents de nous qu’on le croyait.

L’histoire intervient à plusieurs niveaux

Le roman de fiction historique, qu’il s’agisse de romance comme dans Bridgerton ou de faits vécus comme dans 11/22/63, accompli davantage que divertir son lecteur. Qu’il en soit conscient ou non, le lecteur s’expose à une époque étrangère à la sienne. De même qu’il est soudainement témoin d’une parcelle de l’histoire d’une manière que le manuel scolaire ne peut reproduire. La beauté de la fiction, c’est qu’on peut s’y identifier. Elle relate une possible réalité, une vie parmi tant d’autres.

Parce que je lis Les Misérables, je comprends mieux les relations interpersonnelles en France au 19e siècle. En lisant Code to Zero, j’arrive à identifier le climat de peur, de paranoïa et de compétition aux États-Unis durant la Guerre froide. Ma lecture de Babel me montre le désespoir que ressentent les minorités issues de la colonisation et le contexte des l’impérialisme. Puisque je lis Opération Napoléon, je réalise que les secrets d’États, s’ils venaient à être exposés, chavireraient le monde à tout jamais.

Je lis de la fiction historique et je comprends mieux le monde qui m’entoure.

Pour des recommandations de romans historiques, consultez mes reviews!

La fiction historique propose de démocratiser l’histoire en apprenant au lecteur beaucoup plus qu’une leçon de banc d’école. Bien entendu, un approfondissement des connaissances sur une période ou un événement peut se produire. Cependant, le receveur apprend grâce à l’ambiance que crée l’auteur, le contexte politique, certes, mais aussi économique, socio-culturel, environnemental. Plus encore, l’auteur apprend lui également. Son projet de roman lui enseigne comment mener une recherche, quels en sont les composantes et les défis. L’élément fictif permet une liberté que l’historien n’a pas. Mais les deux partagent une subjectivité primordiale quant à l’orientation de leur travail. La rigueur intellectuelle est de mise peu importe qu’il s’agisse d’une recherche académique ou récréative.

J’espère sincèrement que vous plongerez dans l’univers de la fiction historique parce que ce genre a tellement à offrir. Laissez-moi savoir quels sont vos romans historiques préférés!