Normaliser la présence des femmes dans un domaine historiquement dominé par les hommes est une mission importante dans notre air actuelle. C’est ce qu’on appelle démocratiser une profession. On tente de la rendre accessible à tous ceux qui sont prêts à mettre les bouchées doubles. Bien entendu, la réalité ne correspond pas à l’algorithme simple de la théorie, mais tranquillement pas vite, on s’en vient. Riez si vous le désirez, mais c’est exactement à ce mouvement que contribue Ali Hazelwood avec ses livres présentant des femmes en STIM (science, technologie, ingénierie, mathématiques).
Je travaille sur un article dont le sujet aborde la démocratisation du monde professionnel grâce à la lecture de fiction. Restez à l’affût!
Ali Hazelwood est d’origine italienne et à voyagé le monde avant de s’installer aux États-Unis afin d’y compléter son doctorat en neuroscience. Professeure universitaire, elle transmet sa passion pour la lecture à travers des livres aux héroïnes fortes de caractères.
The Love Hypothesis
On suit notre première femme en STIM, Olive Smith. Candidate au doctorat en biologie, Olive fait croire à sa meilleure amie qu’elle est en mesure de dater en plus de mener à terme ses recherches. Emmêlée dans ce mensonge, elle saute littéralement sur le premier homme qu’elle croise. Pour réussir cette ruse, Olive devra convaincre l’université au grand complet qu’elle est véritablement en couple avec le professeur effrayant pour tous, Adam Carlsen. Mais leur petite expérience de fake dating ne suit pas l’équation planifiée…
Ce livre a enclenché chez moi une séance de binge reading. Plutôt que d’étudier, socialiser ou dormir, je passais des heures à lire. Ma session universitaire en a pris un coup. Tout cela pour dire que j’ai adoré chaque seconde de ce livre. Le personnage d’Olive est exquis à suivre au quotidien, dans ses recherches et ses mésaventures. Les interactions avec Adam sont malaisantes dans le bon sens du terme (la scène de la crème solaire, on en parle?) même si tirées par les cheveux.
Spoiler
The Love Hypothesis fût mon premier livre de romance où l’un de nos héros a un certain malaise autour du sexe. Avant cela, tous les auteurs écrivaient à propos de bêtes de sexe qui n’ont aucun complexes, prennent plaisir à essayer n’importe quoi et sont naturellement bons à tout. Tant mieux si les personnages sont confortables et confiant dans leur peau. Je le souhaite à tout le monde, même le monde fictif. Cependant, c’est tellement rafraîchissant de voir Olive hésiter non pas parce qu’elle ne désirait pas Adam, mais parce qu’elle n’avait pas confiance en elle pour cet acte intime. Et Ali Hazelwood a fait un beau travail pour faire ressentir cette insécurité par rapport à elle-même n’ayant rien à voir avec sa confiance pour son partenaire.
Note finale : 5/5
Love on the Brain
Nouvellement attitrée chargée de projet pour le programme de neuro-ingénierie de la NASA, Bee Königswasser doit composer avec deux cauchemars. Le premier, faire sa place dans l’équipe entièrement masculine qu’elle dirige. Le second et le pire, travailler avec Levi Ward, son ennemi juré au doctorat. Entre cette opportunité professionnelle de rêve et le maintien de son populaire compte Twitter @What Would Marie Curie Do?, Bee ne peut se permettre d’accorder du temps aux histoires d’amour. Mais qu’arrivera-t-il lorsque les deux sont liés? Dans ce scénario inusité, qu’est-ce que Bee ferait?
Une autre comédie romantique sortant des sentiers battus qui a bien réussi. Certains se plaignent de l’obsession de Bee pour Marie Curie, trouvant que cela alourdie l’histoire. Personnellement, j’ai aimé cette touche humoristique. L’intrigue du sabotage ajoute un élément divertissant qui différencie ce livre du premier, donc bien fait selon moi.
Spoiler
Ali Hazelwood n’écrit pas des thriller alors je ne peux pas lui en vouloir. Peut-être que cultiver le « secret » de Levi étant @Schmacademics n’était pas l’intention et c’est pourquoi le lecteur s’en doute depuis le début. Je pense que personne n’était surpris. Peu importe, j’ai aimé les interactions entre Bee et Levi par l’entremise de Twitter, comment ils se confiaient l’un à l’autre et comment cela faisait progresser leur relation à leur insu.
Ce deuxième livre n’a pas été mon favori, mais je le recommande tout de même parce qu’il est simplement délicieux à consommer.
Note finale : 4/5
Connaissez-vous d’autres auteurs que Ali Hazelwood abordant le thème des femmes en STIM?
Love, Theoretically
Le début de carrière de Elsie Hannaway ne se passe pas tel que souhaité. Les longues heures d’enseignement et de correction que lui impose son poste de professeure adjointe ne se reflètent pas dans son chèque de paie. Pire encore, elles grugent le temps qu’Elsie désirerait accorder à ses projet de recherche. Elle emploie ses talents de people pleaser en offrant ses services de fausse petite amie dans le but de renflouer les coffres. Mais avec une offre d’emploi prestigieuse dont l’un des décideurs est le frère de son plus fidèle faux petit ami et l’homme ayant décrédibilisé son mentor, Elsie doit jouer ses cartes intelligemment.
Dans cet opus, Ali Hazelwood montre une facette cachée du monde académique en STIM. La dimension politique des décisions d’embauche, de protectorat et de subvention est le clou du spectacle. Ce troisième livre est bien différent des précédents, il est impliqué. Ali Hazelwood y dénonce les injustices du milieu académique avec brio. Et bien que cela soit une partie majeure de l’histoire, la romance n’est pas oubliée. La relation entre Elsie et Jack est *chef’s kiss*.
Je crois qu’il s’agit de la relation la plus sincère qu’on ait vu jusqu’à présent. Le mélange des réalités du monde de la recherche scientifique et de la recherche de soi fait de ce tome le plus réussi à mes yeux.
Note finale : 5/5

Loathe to Love You
Finalement, juste un petit mot sur le recueil de nouvelles Loathe to Love You. Puisqu’elle sont plus courtes, les histoires moins étoffées n’avaient rien de spécial pour moi. Si j’avais à les classer, je mettrais Stuck with You sur la première marche du podium pour mon amour des personnages. Viendrait ensuite Below Zero pour son originalité. Malheureusement, Under One Roof ne seraient même pas sur le podium, je trouverais une excuse pour le relégué à la 4e place. Je n’ai pas aimé le personnage principal, donc son histoire, rien à faire.
Note finale : préfère s’abstenir
Les romans d’Ali Hazelwood sont des histoires que je relirai probablement. Parce qu’ils sont amusant et rapide à lire. Prévisible, très prévisible. Mais je ne les lis pas afin d’être surprise, je cherche juste à passer un bon moment. Et les scènes spicy sont le fun sans être trop présentes.
Une chose est sûre, Ali Hazelwood est la queen des femmes en STIM.
Dîtes-moi, devrais-je lire Bride, son premier livre fantastique? Ou Check & Mate, son roman YA? Restez à l’affût pour des reviews si je m’y plonge et d’ici là, bonne lecture!