« Dans quelle langue est-ce que tu lis? » Voilà une question qui revient souvent lorsqu’on dit aux gens qu’on aime beaucoup la lecture. Depuis que j’ai recommencé à lire sérieusement, ma réponse a toujours été « en anglais principalement, mais parfois en français ». Dernièrement, cette réponse a évoluée. Désormais, je dis que je lis en langue originale le plus possible. Ce qui m’amène à me questionner sur le pourquoi. Pourquoi consommer des livres en langue originale, ou pourquoi lire une traduction?

Dans mon cas particulier, le français est ma langue maternelle. Je maîtrise très bien l’anglais également. Alors pourquoi choisir la seconde alors que j’ai une facilité naturelle avec la première?

La réponse paraît évidente : ma source d’inspiration principale provient des réseaux sociaux anglophones. En réalité, c’est de ma faute si je privilégie une autre langue que le français. Est-ce une mauvaise chose pour autant?

Il faut l’avouer, la diversité est astronomique lorsqu’on se tourne vers les livres écrits en anglais. Non seulement cela, ils sont aussi accessibles beaucoup plus rapidement que les versions traduites. Et avec des influenceurs qui recommandent de nouveaux livres constamment, il est excessivement plus rapide de se les procurer en anglais. Et lorsqu’il est question d’améliorer son niveau de compréhension, son vocabulaire et sa fluidité dans une autre langue, l’anglais est possiblement l’une des plus accessibles ici au Québec.

Quand même, lorsque je lis un livre originalement rédigé dans une autre langue que le français ou l’anglais, je fais comme beaucoup de gens et je privilégie l’anglais. Pourquoi? Pour les mêmes raisons en général… Et cela m’amène à me pencher sur le rôle du traducteur, à regarder son travail d’un oeil plus critique.

Le rôle de traducteur, un art qui passe inaperçu.

Le traducteur d’un roman est généralement considéré comme un simple employé d’une maison d’édition. Aux yeux du lecteur, il est une étape dans la post-production, voilà tout. C’est le jugement qu’on pose avant de se mettre à sa place. Avez-vous déjà eu à traduire quoi que ce soit, un texto, une lettre ou un article? C’est tough. Vraiment plus qu’il n’y paraît à première vue.

Traduire un livre entier, pouvez-vous l’imaginer? Il n’est plus seulement question de livrer le message dans de simples termes pour la plèbe. Le traducteur doit conserver l’essence de l’écrivain, son style, son humour, sa tournure de phrase, sa créativité… En gros, le traducteur réécrit le livre. Son travail est tout aussi (ou même plus) difficile que celui de l’auteur. Il traite le texte avec respect, sans lui retirer ou lui insuffler de sens. Il se doit de doser parfaitement le ton, les inférences, la beauté, l’ingéniosité de la prose. Son travail ne retient pas de la créativité de l’invention, mais de l’appréciation.

Bref, j’avais l’envie de partager avec vous mes réflexions quant à l’art de la traduction. Ceci dit, je n’oserais questionner ou juger vos façons de faire. On lit pour le plaisir, il faut bien rendre l’expérience le plus agréable possible, dans la langue de notre choix. À la lumière de ces questionnements, choisirez-vous de lire votre prochain livre en langue originale ou en traduction?

Psst, pour une histoire géniale sur la traduction, référez-vous à mon article sur Babel de R.F. Kuang. Bonne lecture!