Les livres ayant le pouvoir de faire voyager son lecteur me rappelle l’été. Il y a quelque chose de profondément magique, féérique au fait de se transporter grâce aux mots. C’était l’atmosphère recherchée lorsque j’ai entamé One Italian Summer. Effectivement, le livre de Rebecca Serle transcende l’espace, transcende le temps. Une coupe de vin à la main, il sera une parfait lecture estivale.

Synopsis

Le jour de la mort de sa mère, Katy voit le soleil se coucher pour la dernière fois. À quoi bon se lever? Son décès laisse la jeune femme perdue, déconcertée, brisée. L’amour de sa vie n’est plus. Soudainement, tout s’écroule autour d’elle. En l’honneur de sa mère défunte et pour échapper à son mariage dont l’avenir est incertain, Katy s’envole pour l’Italie. Ce voyage à Positano aurait été le dernier de sa mère, mais la voilà maintenant seule. Pour la première fois en 30 ans. Lorsque d’un coup, sortie de nul part, sa mère lui apparaît devant les yeux comme un évangile. Sa mère, 30 ans plus tôt. Ce rêve, ce mirage, cette vision, Katy ne peut la laisser disparaître, pas une seconde fois.

Jamais un livre ne m’a transporté ailleurs comme celui-ci. Le soleil, la plage, la nonchalance d’une vie élitiste sur la côte amalfitaine ne m’a jamais appelée. Et pourtant, Rebecca Serle m’a donné envie d’y aller. Je ne me souviens pas avoir été autant charmée devant des descriptions de nourriture exquise (voir If You Could See the Sun), d’après-midi à voguer sur les eaux bleues, de sillonner les ruelles d’un village paradisiaque. Ne serait-ce que pour ce voyage mental, je recommande One Italian Summer à tout le monde. Et avant que les rabat-joie commentent que sa vision est celle d’une touriste, que la vie quotidienne n’est pas ainsi : je m’en fous. Transposer la réalité ultime n’est pas l’objectif de la fiction.

Cette histoire est avant tout une expérience de deuil. Il ne faut pas s’attendre à être rempli de joie et d’exaltation en la lisant. Au contraire, malgré son décor italien paradisiaque, les journées de notre personnage, bien que remplies d’activités paisibles à faire rêver, son envahies par des pensées émergeant du chagrin. D’un questionnement profond.

« You act like you don’t know how you got here, like you just woke up and looked around and thought, Huh – but i have news for you. Even inaction is a choice. »

Peut-être est-ce le vin (qui coulait à flot durant cette lecture), peut-être est-ce le discours. Mais cette histoire résonne et étale au grand jour nos propres émotions. Nos propres questionnements. Je me sentais mise à nue en dévorant mot après mot. Quelque chose venait me chercher au plus profond de moi-même. Les larmes me sont venu aux yeux, les réflexions personnelles me sont venu en tête. Ce livre a laissé un vide dans mon coeur. C’est un sentiment étrange de voir sa réflexion lorsqu’elle est est inconfortable. Ceci dit, j’ai aimé chaque minute de cette histoire. Rebecca Serle possède une affinité particulière dans son écriture.

« There is more to life than just continuing to do what we know. »

Quelque chose m’empêche de donner une note parfaite à ce livre.

Plusieurs points, en fait. D’abord, la relation entre Katy et sa mère est un peu toxique selon moi. Personne ne traite l’autre mal, personne n’est abusif. Et pourtant, l’obsession que Katy a avec elle me rend inconfortable. J’aime l’idée que sa mère soit sa meilleure amie et l’amour de sa vie. Je peux comprendre cela. Mais elle refuse de contrôler sa propre vie, son identité, et de laisser sa mère le faire à sa place. On ne parle plus d’admiration. Je suis contente qu’à la fin, Katy réalise à quel point elle accordait davantage d’importance à la narrative que sa mère a créée de son vivant qu’à la personne qu’elle était réellement. Katy réalise que sa mère a fait des choix, imparfaits, certes, mais ce sont les siens.

Le deuxième élément qui m’agace est la tricherie de Katy. Que ce soit dans le présent ou dans le passé, ça ne change rien, non? Ça se passe, puis on n’en reparle pas. Étrange choix.

Note finale : 4.9/5*

*Je n’utilise jamais de dixième pour noter mes lectures. Dans ce cas-ci, un 5 semble trop tandis qu’un 4.75 ne reflète pas comment ce livre m’a touché.

One Italian Summer ne sera pas mon dernier livre de cette autrice. J’ai très hâte au prochain. D’ici là, bonne lecture!