Le domaine de la mode est un mystère pour moi. Je comprends à 100% comment une carrière dans la haute couture, les glamour, les imprimés et les textures peut envoûter certaines personnes. Mais si mon expérience à visionner The Devil Wears Prada m’a appris une chose, c’est que ce domaine est impitoyable. Voilà pourquoi Valley Verified a piqué ma curiosité. Une femme à la fine pointe de la mode se frotte à une équipe hautaine de génies de l’informatique et devra s’affirmer? Sign me up.
Synopsis
Zoe Zeng rêve depuis toujours de travailler dans le domaine de la mode à New-York. Sa contribution au magazine Chic et sa vie dans la grande pomme laissent pourtant à désirer. Depuis 2 ans, elle jongle entre son appartement minuscule qu’elle loue avec ses 2 colocs et sa carrière qui l’envoie à gauche et à droite. Mais Zoe aimerait écrire davantage que des articles compilant les meilleures lunettes de soleil pour faire perdre 10 ans à votre visage. Les standards élevés de la haute couture ne s’alignent pas du tout aux valeurs inclusives que prêche Zoe. Et lorsqu’une opportunité en or s’offre à elle, Zoe hésite à peine à déménager à l’autre bout du pays afin de travailler à Silicon Valley pour une compagnie entrepreneuriale. Son inexpérience en informatique est apparente. Mais Zoe fera tout pour prouver qu’elle a sa place dans ce monde.
Valley Verified a risqué se retrouver dans ma pile d’abandon…
J’ai fortement considéré DNF ce livre après 4 chapitres. Principalement parce que le style d’écriture de l’autrice me donnait l’impression de lire un livre pour enfant. Je ne saurais l’expliquer autrement. Ça faisait très amateur, à la limite wattpad… Ce qui m’effrayait, c’était que l’énergie gamine et superficielle demeure en avant-plan.
Et je réalise maintenant que c’était peut-être l’intention de Kyla Zhao.
Les chapitres 1 et 2 ont l’air écris par un élève du secondaire qui essaye d’impressionner son enseignant et qui échoue misérablement. Il est vrai que dès cette introduction, je percevais le personnage principale comme une femme simple, davantage préoccupée par des problèmes superflus que par les dures réalités du monde l’entourant. D’une manière, elle donne l’impression d’appartenir à une classe sociale inférieure, entre autres par son travail dans le domaine de la mode. Mais à son arrivée à Silicon Valley et les interactions avec ses nouveaux collègues, je réalise comment le monde la fait se sentir. Par rapport à sa passion, par rapport à ses choix, par rapport à son identité. Que ces geeks, qui ne la connaissent pas, assument avoir une plus haute importance dans l’équipe comme dans la société m’a ouvert les yeux sur comment je percevais moi-mêmet mon héroïne.
À son arrivée à Silicon Valley cependant, l’autrice nous montre son vrai visage. Son style d’écriture se transforme et mature devant les yeux du lecteur. Peut-être vais-je trop loin dans mon interprétation, mais c’est mon ressenti en prenant du recul.
Sans révéler de détails, je vous invite à vous abstenir si votre lecture de Valley Verified n’est pas complétée!
Un autre point qui me gossait, en bon français, durant ma lecture, c’est l’innocence de Zoe vis-à-vis de l’attention de Bill. J’ai de la difficulté à avaler qu’avec tous les red flags qu’il lui envoie, elle persiste à croire que ses intentions soient honnêtes. Et surtout que l’attitude de Lillian soit en faveur du CEO et non envers la seule autre femme dans la compagnie. Avec son expérience dans la domaine de la mode majoritairement féminin, je peux comprendre que l’instinct de Zoe soit de voir Lillian comme une personne mesquine et manipulatrice afin de s’attirer les faveurs du patron pour elle-même. Mais le fait qu’à aucun moment Zoe n’ait cru ses avertissements sincères… J’y vois une façon facile pour l’autrice d’ajouter un conflit (que le lecteur voit venir à 10km) et ça m’a déçue.
Durant le third act conflict, Zoe est tellement prisonnière de son égo et de ses insécurités qu’elle ne voit pas se qui se dessine clairement devant ses yeux. C’est tellement frustrant à lire que mon opinion d’elle a drastiquement chuté et mon expérience de lecture aussi. Pour une femme intelligente et pleine d’idées, je ne conçois pas qu’on lui donne un storyline aussi simple à décoder qu’elle ne s’en rend pas compte elle-même. Impossible de la prendre en pitié. Elle n’en devient que plus naïve et manipulable, deux caractéristiques auxquelles on ne souhaite pas s’identifier. C’est dommage qu’elle considère sa seule collègue féminine comme une adversaire plutôt qu’une alliée. Surtout que ça crève les yeux! Il n’y a aucune subtilité dans le développement de Kyla Zhao sur ce point.
Pour d’autres suggestions sur le thème de l’inclusivité, visitez ma page sur ce sujet!
D’ailleurs, pour tous les gens sur goodreads qui classent ce livre comme une romance, pourquoi??? J’aurais adoré aimer l’histoire d’amour, mais on dirait que l’autrice se sentait obligée de l’inclure. Mise à part 2 ou 3 scènes, il n’y a aucune romance dans ce livre.
Malgré tous les commentaires que j’émets dans cet article, j’ai aimé lire Valley Verified. Oui, les intrigues de sabotage et d’abus peuvent être amélioré (afin de les rendre plus perspicace), mais l’expérience générale demeure positive.
Note finale : 3/5